top of page

Lisières et débordements

Amina Benbouchta, Hassan Darsi, Mohamed El Baz & Meryem Jazouli

Villa des arts, Casablanca

Mai-juillet 2009

LISIERES ET DEBORDEMENT

La manifestation proposait une exposition réunissant pour la première fois les artistes Amina Benbouchta, Hassan Darsi et Mohamed El Baz, des performances de danse contemporaine orchestrées par Meryem Jazouli, des projections de films et vidéos d’artistes et des rencontres (tables rondes) avec des acteurs de la vie artistique internationale (directeurs de centres d’art, critiques d’art, commissaires d’expositions : Zahia Rahmani, Catherine David, Abdellah Karroum, Yvane Chapuis, Bisi Silva, Bernardo Montet, Taoufiq Izzediou et Mohamed Rachdi).

Créer des lieux d’inquiétude, inventer d’autres points de vue, provoquer des déplacements, autant d’approches que les artistes développent dans leurs travaux et performances, dans cet espace « entre- deux » de la lisière, où s’opèrent de part et d’autres de singuliers et mystérieux débordements...

Lisières et débordement

La lisière, c’est cet espace «entre-deux»,
entre le champ d’herbes folles et la forêt profonde,
entre le chemin forestier et la densité boisée,
entre le grouillement de la ville et la quiétude de la campagne,
entre la banlieue populaire et la zone résidentielle,
entre le bidonville et le quartier chic,
entre l’espace abandonné par l’homme et l’espace investi,
par l’homme aussi…

Dans ce lieu de perméabilité s’opère une vie où s’harmonisent, se confrontent, s’apaisent, se troublent et se bousculent les contrastes, les référents, les usages… Cette paradoxale dualité s’exprime dans des débordements à la fois invisibles et apparents, physiques et symboliques, de part et d’autre de cette lisière. Des pas de côté et des déplacements qui ouvrent le champ de l’art à l’espace universel, mais aussi à l’espace intime de l’artiste, et finalement de tout un chacun de par sa perception singulière. Se situer sur la lisière, vivre cet «entre-deux», c’est donc bien s’exposer au débordement, qu’il se manifeste dans un sens ou dans l’autre. Les zones de débordement observées à l’échelle d’un travail artistique sont multiples et parfois même contradictoires. Elles peuvent correspondre à celles d’un projet antérieur ou celles d’un projet à venir… Ainsi, chaque oeuvre pourrait être considérée comme une lisière dans le travail de l’artiste. Elles peuvent aussi se situer dans le contexte de la production ou dans le processus même de création, là où justement s’opère la jonction entre l’art et la société, l’art et la politique, l’art et le lieu de sa présentation…
Les bruissements de la forêt et la rumeur de la route qui la traverse ne s’épousent-ils pas dans «l’entre-deux» de la lisière ?
(FRD)

© 2022 florence renault-darsi

bottom of page